En cette période de fêtes, l’équipe de TeamAJA a eu la chance de pouvoir rencontrer et échanger avec notre entraîneur des gardiens, Olivier Lagarde. Un entretien tout en simplicité, en bonne humeur, avec cette pointe d’accent qui nous apporte de suite le soleil, puis qu’Olivier est originaire d’Occitanie.
Bonjour Olivier Lagarde. Tout d’abord merci d’avoir accepté de nous recevoir. C’est un réel plaisir de pouvoir échanger avec vous.Avant d’aborder le travail que vous réalisez ici à Auxerre, j’aimerais revenir sur vos débuts. Vous avez passé votre formation d’entraîneur à l’INF de Clairefontaine puis un an supplémentaire pour le certificat professionnel d’entraîneur des gardiens.
Je suis un gardien amateur. J’ai joué quelques matchs au niveau National 2 mais je suis plus un gardien de niveau Régional. J’ai commencé à entraîner très tôt. J’ai joué jusqu’à 40 ans mais j’ai commencé à entraîner à 20. Ça m’a toujours passionné !
Et puis j’ai eu la chance de rencontrer des entraîneurs qui m’ont donné envie d’embrasser cette carrière. Je le faisais souvent le soir en dehors de mes heures de boulot, j’alternais mes entraînements et les séances de gardien de but. Parfois ce n’était même pas dans le club où je jouais !
Et un jour j’ai rencontré le gardien de but Ludo Grégory, qui était à Montauban. Je l’ai entraîné pendant six mois, puis il est parti à Luzenac et ils sont montés deux ans après avec le coach Pélissier en Nationale 1. Le gardien du club a alors demandé un entraîneur des gardiens, mais le coach n’en connaissait pas, alors il a dit « moi j’en connais un » ! Et c’est comme ça que j’ai commencé à travailler avec Christophe Pélissier.
Je me rappelle qu’à l’époque on m’avait dit que ça ne durerait qu’une saison, parce que tout le monde nous voyait descendre. Et ça fait 15 ans que ça dure avec pas mal de réussite. On va dire que j’ai eu raison de le suivre ! A partir du moment où j’ai eu la chance de vivre de ma passion, j’ai tout fait pour me perfectionner, y rester et que ça fonctionne.
Le poste de gardien de but est un poste particulièrement délicat. Qu’est-ce qui vous a poussé à suivre cette voie ?
C’est un poste qui demande beaucoup de responsabilités, il faut avoir un gros caractère et il est devenu de plus en plus difficile avec le changement des règles et les changements tactiques. Il faut aussi énormément de concentration. Pour moi c’est le plus beau poste parce qu’on ne s’ennuie jamais : il y a toujours quelque chose à faire soit avec les mains soit avec les pieds soit avec la parole. C’est le poste le plus complet, alors je défends ma paroisse certainement (rires) mais aujourd’hui dans le football, avec les demandes des staffs et les attentes des gens, on n’a pas le droit à l’erreur.
Je répète ça tous les jours aux gardiens que j’entraîne et c’est ce qu’on respecte aussi quand on travaille avec les deux entraîneurs du centre de formation. C’est un poste où on n’a pas le droit de ne pas respecter le ballon, c’est-à dire qu’il n’y a pas de ballon facile. Si on ne le respecte pas, on est puni !
On l’a vu malheureusement, à nos dépends sur certains matchs ! Pour en revenir à votre travail avec Christophe depuis maintenant plus de 15 ans, comment expliquez-vous cette longévité à suppléer et suivre un coach sur plusieurs clubs ?
A la base, c’est une rencontre humaine. Le coach est quelqu’un de très humain. Il peut paraître froid parfois mais ce n’est pas vrai. C’est quelqu’un qui nous pousse dans nos retranchements, c’est un gros travailleur et il vous oblige à travailler, à progresser. Alors je pense que si je suis encore là au bout de 15 ans, connaissant ses exigences et son travail, c’est que je dois bien faire le mien ! Il doit être content de mon travail, des performances des team gardiens qu’on a eu depuis 15 ans.
Lors du recrutement il a pris beaucoup de renseignements, mais plus sur le côté humain que sur le côté sportif. Christophe est quelqu’un de fidèle. Il sait que je ne veux pas sa place et que je ne la voudrais jamais surtout (rires) parce que je suis très bien dans la mienne et je ne me vois pas du tout entraîneur, ni numéro un ni adjoint d’ailleurs. Ça avait failli se produire une année, mais j’ai refusé, je voulais rester entraîneur des gardiens.
Christophe vous pousse à vous améliorer chaque année, il ne s’endort pas donc il vous pousse à ne pas vous endormir aussi. On s’est toujours dit qu’une fois qu’on monte dans le train, il faut tout faire pour y rester et être performant tous les weekends et toutes les saisons.
Vos liens, avec Christophe Pélissier restent dans le cadre sportif ou est-ce que vous voyez en dehors ?
On ne part pas en vacances ensemble, si vous voulez tout savoir, on se voit déjà assez toute l’année ! (rires) On a fait de la cohabitation. On a énormément de chance que nos femmes s’entendent super bien. Il était là à mon mariage, j’étais au mariage de sa fille. Mais on s’octroie quand même des grands moments de liberté, parce qu’ on se voit quand même de 6h30 (puisqu’on commence tous les deux le sport très tôt le matin) jusqu’à très tard le soir et très souvent le weekend aussi. Alors nos familles sont contentes qu’on s’aère la tête autrement. Mais sinon, on s’entend bien, on se respecte énormément, on joue au padel ensemble en dehors du foot. C’est un très bon joueur de padel ! On n’est pas à 24 heures sur 24 et 365 jours par an ensemble ! Heureusement parce qu’on se serait peut-être lasser ! Et puis il a son caractère et j’ai le mien ! (rires)
Vous avez fait un petit passage de quelques mois dans la sélection des Comores. Racontez-nous cette expérience.
Là aussi c’est une question d’amitié et de relationnel. Je m’entends super bien d’ailleurs avec Amir Abdou qui était sélectionneur des Comores à l’époque (2014-2015), on est du même coin. D’ailleurs, il a récupéré un ancien membre du staff de Christophe Pélissier avec Julien Outremont. On se connaît depuis très longtemps et comme j’étais au chômage entre Luzenac et Amiens, il m’a demandé si je pouvais l’aider. Je l’ai même aussi un peu aidé avec la Mauritanie. Je me suis régalé, l’Afrique, c’est particulier. Ça vous fait grandir et ça vous fait voir des trucs super sympa.
Je suis tombé dans une sélection qui démarrait à l’époque, ce n’est pas la sélection solide d’aujourd’hui (qualification pour la CAN et la Coupe du Monde entre temps). On s’est bien marrer, on a fait de beaux périples, on a vécu de belles expériences. Ça m’a fait grandir aussi dans mon fonctionnement, c’était une expérience très enrichissante. J’ai pu voir des choses très atypiques là-bas. Ca vous fait voir aussi qu’on a de la chance d’avoir les structures que l’on a, ici.
Ici se termine donc la première partie de cet entretien, la seconde sera consacrée à son arrivée et le travail qu’il effectue sur les bords de l’Yonne depuis maintenant plus de deux ans. Elle sera mise en ligne ce mardi, pour clôturer la merveilleuse année 2024 que nous avons connue et en attendant de retrouver notre équipe lors de la prochaine journée de championnat, face à Strasbourg, le dimanche 5 janvier.
à l’orée de la nouvelle année je très content de la réussite d’olivier.
Bonjour,
Olivier joue au PADEL et non au paddle qui se pratique sur l eau.
Bonne journée.
Bonjour,
Merci beaucoup pour la vigilance, c’est corrigé ! 😊