Entretien avec Olivier Lagarde – Partie 2

Olivier Lagarde entouré de Raphaël Adicéam, Donovan Léon et Tom Negrel, un soir de match. Crédits : Olivier Lagarde

Après avoir fait un bilan sur ses débuts dans le monde du football et de l’entraînement des gardiens, Olivier Lagarde revient maintenant sur son parcours depuis qu’il a posé ses valises dans l’Yonne, en octobre 2022.

Voilà donc un peu plus de deux ans maintenant que vous êtes installé dans l’Yonne. Comment vous sentez-vous ici ?

En termes de passion et de travail, on ne peut pas trouver mieux.  On progresse par rapport aux autres et on a vécu des moments très forts à Amiens et à Lorient. Mais là on passe à un club qui a été champion de France, qui a gagné la Coupe de France plusieurs fois, qui a fait la Ligue des Champions…  En termes de structure, c’est très agréable. On est gâtés !

On sent que c’est la passion ici, on sent que tout vit autour du foot et de l’AJA. On ne le voit pas que pour les pros d’ailleurs, parce que quand vous allez voir les U19, les U17 ou même les féminines, il y a du monde !

Quand vous gagnez un match, vous avez l’impression que la semaine va être magnifique, vous perdez un match, vous avez l’impression que c’est une catastrophe !

Ici, on mange très bien, il y a de super restaurants. Après je ne vais pas me fâcher mais il n’y a pas la mer ! (rires) Sinon vous êtes pas loin de Paris, je vais aussi souvent à Dijon voir le basket. Je vais à Troyes parce que j’ai des amis là-bas.

Je vois toujours le positif plutôt que négatif. Je me suis fait des amis restaurateurs, j’ai trouvé des amis au padel. Quand vous arrivez dans une région, c’est à vous de tout faire pour vous intégrer. Après autour du foot, on n’a pas à se plaindre ! Certes, on vit de belles saisons aussi donc ça aide. A Lorient, il y a des avantages avec la mer, la Bretagne, c’est quand même une très belle région. La France est un beau pays et il ne faut pas toujours voir le négatif.

Lors de votre arrivée, vous aviez pour objectif de maintenir l’équipe en Ligue 1, après un début de championnat catastrophique. Malgré un très gros travail du nouveau staff, le club n’a pas pu se maintenir…

Il ne s’est pas fait parce qu’il y a eu quatre descentes. Sans cela on n’était même pas barragiste. C’est notre premier demi-échec. C’était la première fois qu’on arrivait en cours de saison dans un club, le coach vous en parlerait certainement mieux mais c’est comme ça. Tout comme mon passage aux Comores, ça sert d’expérience. On n’avait pas de recul là-dessus, mais encore une fois, sans les quatre descentes, on aurait réussi le pari. Mais est-ce qu’on aurait mis des fondations aussi fortes avec la saison dernière qui nous permet peut-être aussi de réaliser le bon début de saison de cette année. En tout cas, il faut pas avoir de regrets. Il faut juste se servir de ce qui s’est passé pour ne pas renouveler les erreurs, et surtout bien retenir les leçons. Ce qui a été bon, ce qui ne l’a pas été et dans quoi on n’a pas été bons et ce qui doit être amélioré pour que ça ne se reproduise pas.

« Donovan est quelqu’un de très humain, de très « club », il ne fait pas de vague »

C’est vrai que l’on est tombé dans la mauvaise saison au point de vue du règlement. Mais suite à cette descente, comment on arrive à remobiliser le groupe?

C’est la force de Christophe Pélissier et de son adjoint Jean-Marie Stéphanopoli, c’est un staff qui fonctionne beaucoup à l’humain. Ce sont deux personnes qui ont des caractères différents mais qui sont toujours en osmose et qui arrivent à tirer le maximum des groupes, qui savent se renouveler. Je pourrais prendre l’exemple ici, du Stade Toulousain au rugby qui gagne chaque année mais qui arrive à se renouveler. Et pour ça, le coach est très fort un peu comme Ugo Mola, le coach du Stade Toulousain.

En gardant un groupe en quasi-majorité identique plus les recrues qui amènent leur fraîcheur, le coach ou Jean-Marie sont très bons dans leurs méthodes. On a un staff qui est très fort. Je travaille avec eux depuis 15 ans avec Jean-Marie nous a rejoint rapidement à Amiens.

Concernant Donovan Léon, qui lui n’avait pas eu la confiance du coach lors de la montée en L1, dans quel état d’esprit était-il au moment de revenir en L2?

Dono c’est quelqu’un de très humain, c’est quelqu’un de très “club” mais qui ne fait pas de vagues, j’ai été très clair quand je discutais avec lui au début. Moi je suis là pour faire progresser les quatre gardiens, pour que les deux qui jouent en N3 et en Ligue 1 soient performants et que les autres puissent répondre en cas de blessure ou de suspension.

C’est une question de confiance et avec Dono, petit à petit on a appris à se connaître. Il a vu qu’il pouvait avoir confiance en moi, que j’étais clair et que le coach lui faisait aussi confiance. C’est un poste très particulier, je suis un peu de la vieille école là-dessus et je pense que le coach aussi, on aime bien déterminer un numéro 1 et après trouver derrière une équipe qui puisse répondre présent si ça ne se passe pas bien s’il y a blessure ou suspension. Et Dono a vu qu’il pouvait avoir confiance dans le staff. Et entre sa saison dernière et celle-ci, il nous démontre qu’on ne s’est pas trompé.

Champion de L2, avec Lorient et Auxerre, entourés de ses gardiens

A l’intersaison, on se posait justement la question de savoir si c’est lui qui allait conserver sa place ou si le staff allait choisir de recruter un nouveau gardien.

Je vais vous raconter une anecdote quand on est monté avec Amiens, tout le monde nous disait « il ne faut pas monter avec Régis Gurtner », alors qu’il venait de terminer meilleur gardien dans les étoiles France Football et au final on a tenu bon avec le coach et on voit la carrière que fait Régis Gurtner, encore en Ligue 2 et ces deux saisons avec nous en Ligue 1, elles ont été très bonnes.

C’est un poste vraiment à part, où il faut être à l’intérieur. On n’est pas stupide, avec Christophe Pélissier et le staff, on savait qu’il avait le niveau Ligue 1. Alors peut-être qu’aux yeux de certains, sur les premiers matchs ça n’a pas paru clair, par contre c’est à nous maintenant de confirmer. C’est ce que j’ai dit à Dono, c’est une remise en question permanente. Ce poste-là ne peut pas permettre de dormir. Il y a rien d’acquis, chaque ballon est différent, chaque action est différente. Si on s’endort, on se fait vite rattraper par la patrouille !

Comment on gère les différents états d’esprit au cours d’une saison? Soit lorsqu’en début de saison où c’est un peu compliqué et au contraire comme par exemple face au PSG où il fait un match monstrueux et est acclamé par les critiques.

C’est certain que c’est plaisant, c’est une juste récompense. Pour être honnête, le week-end, ce sont des récompenses du travail de la semaine. Notre rôle est de mettre une structure en place autour des quatre gardiens. C’est vrai il y en a un qui joue mais les quatre gardiens sont concernés et la réussite du numéro 1, dépend aussi du travail des trois autres. On a travaillé, on a appris à se connaître, on a appris aussi sa façon de travailler, car on ne travaille pas de la même façon avec Andrei Radu qu’avec Dono ou Benoît Costil. On a appris à se connaître, on a mis des structures en place, on fait des petits exercices qui resteront entre nous, le staff médical participe avec des séances de neuro-tracker et on a quelqu’un qui intervient aussi pour l’aspect mental. On fait des petits exercices avant ou après les matchs ou à la mi-temps, pour qu’il puisse gagner en régularité, en confiance et qu’il se sente de plus en plus fort. Il a aussi besoin de beaucoup travailler sa concentration. Il a vraiment de grosses qualités.

C’est indéniable, et on a d’ailleurs pu le voir sur ces derniers matchs. Vous avez un peu un rôle de papa auprès d’eux…

Oui, ma femme dit que je suis avec mes enfants (rires). D’ailleurs dernièrement j’ai plusieurs anciens qui sont venus, là il y a Quentin Westberg qui est un ancien de l’AJA, qui est passé me voir, de retour des États-Unis.  Je vois tous les matchs de mes anciens gardiens de but, tous les lundis ou les mardis je regarde les matchs. On a la chance à ce poste-là de pouvoir lier quelque chose de fort et j’en ai certains presque tous les jours par SMS. Ce sont des garçons qui ont besoin d’attention. Et l’avantage de ce poste, c’est que lorsqu’on a quelque chose à se dire, on se le dit à tête-à-tête. Parfois je ne suis pas toujours gentil avec eux mais on a des liens très forts.  Par exemple Raphaël Adicéam était avec nous 4 ans à Amiens et quand j’ai eu besoin d’un gardien expérimenté qui puisse structurer ma team, on a fait appel à lui et c’est en réussite depuis deux ans. Les gens ne comprennent pas forcément mais moi je peux vous dire qu’il est très important de la team gardien.

Concernant les séances que vous organisez est-ce que vous avez carte blanche dans ce que vous faites ou est-ce que il y a des demandes spécifiques de Christophe Pélissier?

J’écoute tout ce que c’est tout ce que dit le staff, je regarde nos adversaires, mais par contre j’ai la chance qu’il n’intervienne jamais sur des spécifiques. Je ne fais pas les mêmes spécifiques, que je faisais à Amiens ou Lorient. Je les fais en fonction de ce que décide Christophe, Jean-Marie et Aurélien (Denotti) qui participent aussi, sur la façon de jouer, les schémas tactiques, que je prends en compte dans mes séances, mais j’ai vraiment cet avantage qu’ils n’interviennent pas sur les spécifiques.

Je les construis par rapport à notre façon de jouer mais c’est moi qui fais toutes les séances. En gros, le lundi et le mardi, c’est souvent du travail de gamme et plus on se rapproche du match, plus c’est en fonction des forces de l’adversaire, pour montrer à Dono ou Théo qui risque de jouer, ce qu’ils peuvent rencontrer le plus régulièrement par rapport à nos adversaires. Parfois ça marche, parfois ça ne marche pas, ce serait trop simple ! (Rires)

« Théo de Percin a appris énormément lors de son expérience aux JO, ça lui a permis de grandir.« 

En parlant de Théo de Percin, petite parenthèse concernant son parcours lors des JO. Cela a dû être une formidable expérience pour lui. Dans quel état d’esprit est-il revenu?

Il est revenu avec la banane (rires) et une grosse satisfaction parce que même si il n’a pas eu la médaille, il a vécu une très belle expérience. Cela lui a permis de grandir et de voir ce qu’était que le très haut niveau. On a forcément envie d’y revenir, alors comme à l’image d’un Kevin Danois, d’un Lasso, d’un Paul Joly (leur quatuor magique comme je les appelle), s’il a envie de connaître ça c’est à lui de tout mettre en place pour un jour le connaître à nouveau. Il en est conscient, il travaille très bien pour ça. Il s’entend très bien avec Dono, Tom (Negrel) et Raph’ (Adicéam). Peu de monde le sait mais Dono l’a entraîné quand il était au centre de formation. Ils ont une relation un peu particulière, comme des grands frères, ils se respectent énormément.

Je pense que l’expérience des JO est particulière pour lui dans ce qu’il a vécu même mentalement, ça lui a fait aussi du bien. Il a vu aussi que le monde du foot n’était pas toujours rose. (ndlr. : Théo est le seul joueur des Bleuets à être revenu de la compétition sans médaille. Conformément au réglement, n’étant pas entré en jeu durant le tournoi, il ne lui est pas attribué de médaille)  On a beau être gentil, parfois malheureusement, ca ne va pas dans notre sens. Mais en termes de travail, de vécu avec les joueurs et avec Jérémy Jeannot l’entraîneur des gardiens avec qui je m’entends super bien, il n’a pas perdu son temps. Je pense même que ça a été très bénéfique pour lui.

Pour finir, quel gardien est, pour vous, le meilleur de la L1, actuellement, et plus largement le meilleur gardien du monde?

Actuellement en L1, je pense que c’est Lucas Chevalier (gardien de Lille), il est le plus régulier, il a passé un cap cette année. Je l’avais découvert à l’âge de 17 ans, lorsque j’étais à Amiens et qu’il jouait à Lille. On avait failli se le faire prêter une année mais finalement ça ne s’était pas fait. Il est très mature pour son jeune âge, même en Ligue des Champions il répond présent.

Niveau mondial, j’aime beaucoup Jan Oblak (gardien de l’Atletico Madrid), au très haut niveau depuis longtemps, il fait des saisons régulières. Il garde et bloque les ballons, c’est très rare aujourd’hui. On a la chance d’avoir Dono qui bloque parfois la balle également, mais ça se voit de moins en moins dans le football actuel. Il y a de très bons gardiens en France et dans le monde, Oblak est très fort, il fait rarement des erreurs. Et sa longévité est vraiment énorme !

En cette période de vœux, quels sont les vôtres pour cette nouvelle année ?

Je souhaite déjà la santé, pour tout le monde, c’est le principal. C’est primordial pour moi. Sportivement, je souhaite que l’on continue à prendre du plaisir. On a vécu une belle année 2024, alors que 2025 soit pareil. Que l’on se fasse plaisirs tous les week-end, que l’Abbé Deschamps soit rempli à chaque match, que l’ambiance soit parfaite.

Comme je le disais, tous les matins je suis content de venir ici, je souhaite que ça continue, à prendre du plaisir. Lorsqu’on prend du plaisir sur le terrain, ça rejaillit sur tout le monde. Ici on a la chance d’avoir de très bons supporters.

Merci encore Olivier, d’avoir partagé votre histoire, vos anecdotes et votre bonne humeur. Nous avons hâte de retrouver notre équipe et de pouvoir vibrer lors des matchs.

Le prochain, à l’Abbé Deschamps étant le vendredi 10 janvier, face au LOSC de Lucas Chevalier, à 21h.

Article publié le 31 décembre 2024

Entretien avec Olivier Lagarde – Partie 1

Olivier Lagarde et Christophe Pélissier, lors de leurs débuts ensemble à Luzenac – Crédits : Insta Olivier Lagarde

En cette période de fêtes, l’équipe de TeamAJA a eu la chance de pouvoir rencontrer et échanger avec notre entraîneur des gardiens, Olivier Lagarde. Un entretien tout en simplicité, en bonne humeur, avec cette pointe d’accent qui nous apporte de suite le soleil, puis qu’Olivier est originaire d’Occitanie.

Bonjour Olivier Lagarde. Tout d’abord merci d’avoir accepté de nous recevoir. C’est un réel plaisir de pouvoir échanger avec vous.Avant d’aborder le travail que vous réalisez ici à Auxerre, j’aimerais revenir sur vos débuts. Vous avez passé votre formation d’entraîneur à l’INF de Clairefontaine puis un an supplémentaire pour le certificat professionnel d’entraîneur des gardiens.

Je suis un gardien amateur. J’ai joué quelques matchs au niveau National 2 mais je suis plus un gardien de niveau Régional. J’ai commencé à entraîner très tôt. J’ai joué jusqu’à 40 ans mais j’ai commencé à entraîner à 20. Ça m’a toujours passionné !

Et puis j’ai eu la chance de rencontrer des entraîneurs qui m’ont donné envie d’embrasser cette carrière. Je le faisais souvent le soir en dehors de mes heures de boulot, j’alternais mes entraînements et les séances de gardien de but. Parfois ce n’était même pas dans le club où je jouais !

Et un jour j’ai rencontré le gardien de but Ludo Grégory, qui était à Montauban. Je l’ai entraîné pendant six mois, puis il est parti à Luzenac et ils sont montés deux ans après avec le coach Pélissier en Nationale 1. Le gardien du club a alors demandé un entraîneur des gardiens, mais le coach n’en connaissait pas, alors il a dit « moi j’en connais un » ! Et c’est comme ça que j’ai commencé à travailler avec Christophe Pélissier.

Je me rappelle qu’à l’époque on m’avait dit que ça ne durerait qu’une saison, parce que tout le monde nous voyait descendre. Et ça fait 15 ans que ça dure avec pas mal de réussite. On va dire que j’ai eu raison de le suivre ! A partir du moment où j’ai eu la chance de vivre de ma passion, j’ai tout fait pour me perfectionner, y rester et que ça fonctionne.

Le poste de gardien de but est un poste particulièrement délicat. Qu’est-ce qui vous a poussé à suivre cette voie ?

C’est un poste qui demande beaucoup de responsabilités, il faut avoir un gros caractère et il est devenu de plus en plus difficile avec le changement des règles et les changements tactiques. Il faut aussi énormément de concentration. Pour moi c’est le plus beau poste parce qu’on ne s’ennuie jamais : il y a toujours quelque chose à faire soit avec les mains soit avec les pieds soit avec la parole. C’est le poste le plus complet, alors je défends ma paroisse certainement (rires) mais aujourd’hui dans le football, avec les demandes des staffs et les attentes des gens, on n’a pas le droit à l’erreur.

Je répète ça tous les jours aux gardiens que j’entraîne et c’est ce qu’on respecte aussi quand on travaille avec les deux entraîneurs du centre de formation. C’est un poste où on n’a pas le droit de ne pas respecter le ballon, c’est-à dire qu’il n’y a pas de ballon facile. Si on ne le respecte pas, on est puni !

On l’a vu malheureusement, à nos dépends sur certains matchs ! Pour en revenir à votre travail avec Christophe depuis maintenant plus de 15 ans, comment expliquez-vous cette longévité à suppléer et suivre un coach sur plusieurs clubs ?

A la base, c’est une rencontre humaine. Le coach est quelqu’un de très humain. Il peut paraître froid parfois mais ce n’est pas vrai. C’est quelqu’un qui nous pousse dans nos retranchements, c’est un gros travailleur et il vous oblige à travailler, à progresser. Alors je pense que si je suis encore là au bout de 15 ans, connaissant ses exigences et son travail, c’est que je dois bien faire le mien ! Il doit être content de mon travail, des performances des team gardiens qu’on a eu depuis 15 ans.

Lors du recrutement il a pris beaucoup de renseignements, mais plus sur le côté humain que sur le côté sportif. Christophe est quelqu’un de fidèle. Il sait que je ne veux pas sa place et que je ne la voudrais jamais surtout (rires) parce que je suis très bien dans la mienne et je ne me vois pas du tout entraîneur, ni numéro un ni adjoint d’ailleurs. Ça avait failli se produire une année, mais j’ai refusé, je voulais rester entraîneur des gardiens.

Christophe vous pousse à vous améliorer chaque année, il ne s’endort pas donc il vous pousse à ne pas vous endormir aussi. On s’est toujours dit qu’une fois qu’on monte dans le train, il faut tout faire pour y rester et être performant tous les weekends et toutes les saisons.

Vos liens, avec Christophe Pélissier restent dans le cadre sportif ou est-ce que vous voyez en dehors ?

On ne part pas en vacances ensemble, si vous voulez tout savoir, on se voit déjà assez toute l’année ! (rires) On a fait de la cohabitation. On a énormément de chance que nos femmes s’entendent super bien. Il était là à mon mariage, j’étais au mariage de sa fille. Mais on s’octroie quand même des grands moments de liberté, parce qu’ on se voit quand même de 6h30 (puisqu’on commence tous les deux le sport très tôt le matin) jusqu’à très tard le soir et très souvent le weekend aussi. Alors nos familles sont contentes qu’on s’aère la tête autrement. Mais sinon, on s’entend bien, on se respecte énormément, on joue au padel ensemble en dehors du foot. C’est un très bon joueur de padel ! On n’est pas à 24 heures sur 24 et 365 jours par an ensemble ! Heureusement parce qu’on se serait peut-être lasser ! Et puis il a son caractère et j’ai le mien ! (rires)

Vous avez fait un petit passage de quelques mois dans la sélection des Comores. Racontez-nous cette expérience.

Là aussi c’est une question d’amitié et de relationnel. Je m’entends super bien d’ailleurs avec Amir Abdou qui était sélectionneur des Comores à l’époque (2014-2015), on est du même coin. D’ailleurs, il a récupéré un ancien membre du staff de Christophe Pélissier avec Julien Outremont. On se connaît depuis très longtemps et comme j’étais au chômage entre Luzenac et Amiens, il m’a demandé si je pouvais l’aider. Je l’ai même aussi un peu aidé avec la Mauritanie. Je me suis régalé, l’Afrique, c’est particulier. Ça vous fait grandir et ça vous fait voir des trucs super sympa.

Je suis tombé dans une sélection qui démarrait à l’époque, ce n’est pas la sélection solide d’aujourd’hui (qualification pour la CAN et la Coupe du Monde entre temps). On s’est bien marrer, on a fait de beaux périples, on a vécu de belles expériences. Ça m’a fait grandir aussi dans mon fonctionnement, c’était une expérience très enrichissante. J’ai pu voir des choses très atypiques là-bas. Ca vous fait voir aussi qu’on a de la chance d’avoir les structures que l’on a, ici.

Ici se termine donc la première partie de cet entretien, la seconde sera consacrée à son arrivée et le travail qu’il effectue sur les bords de l’Yonne depuis maintenant plus de deux ans. Elle sera mise en ligne ce mardi, pour clôturer la merveilleuse année 2024 que nous avons connue et en attendant de retrouver notre équipe lors de la prochaine journée de championnat, face à Strasbourg, le dimanche 5 janvier.

Article publié le 29 décembre 2024 - 3 commentaires

Zoom sur… Clément Akpa

Après Lasso Coulibaly, Hamed Junior Traoré et Sinaly Diomandé, l’AJA compte un quatrième mousquetaire Ivoirien dans ses rangs, à savoir Clément Akpa.

Notre défenseur, qui fêtera ses 23 ans le 24 novembre prochain, a été formé d’abord à l’US Vandœuvre, en passant par le Montrouge FC et enfin le FC Metz où il a débuté sa carrière « senior », avec la réserve en 2019. Le natif de Meudon dans les Hauts-de-Seine (d’où son numéro), a rejoint l’AJA à la fin de la saison 2020-2021 pour intégrer là aussi la réserve. Il signe son premier contrat professionnel en juin 2022, mais est prêté à l’US Orléans (National) pour un an, afin d’avoir du temps de jeu et de gagner en expérience. Il disputera 18 matchs sous les couleurs du club orléanais. De retour dans l’Yonne à l’issue de son prêt, il prolonge son contrat jusqu’en 2026.

Auteur d’une saison très correcte l’an passé, en Ligue 2, il participe à 23 matchs de championnat, et un match de Coupe de France, remportant avec son équipe le championnat de Ligue 2 !

Petit à petit, il fait sa place dans l’effectif de Christophe Pélissier et prend une nouvelle dimension depuis le début du nouvel exercice 2024-2025.

Crédit photo – Insta Clément Akpa

Devenu titulaire quasi indiscutable sur le flanc gauche ou parfois dans l’axe selon les besoins du coach, il montre une progression constante au fur et à mesure des matchs, malgré un début de saison plutôt compliqué pour l’équipe. Ces dernières prestations ont même été saluées sur les réseaux : « Incisif dans ses interventions, grosse confiance en lui, intéressant balle au pied » ou bien encore « Akpa continue sa progression », et sa récente prolongation de contrat jusqu’en 2027 a réjoui de nombreux supporters ! Son association, avec Osho et Raveloson contre Marseille lors la dernière journée, à la place de Jubal et Diomandé suspendus, a été une réussite. Et son entente avec Mensah, sur le flanc gauche, apporte un véritable plus dans la construction du jeu, pour aller vers l’avant.

Certains le voient même déjà en équipe nationale, rejoignant ainsi ses coéquipiers déjà sélectionnés (Diomandé et Traoré). Pour le moment, le gaucher n’a fait qu’une seule apparition chez les Éléphants, c’était le 22 mars dernier, en amical, avec les moins de 23 ans. Nul doute, que s’il continue ainsi sa progression, il verra son nom apparaitre dans la liste du sélectionneur ivoirien.

En attendant, le match contre Angers dimanche sera l’occasion pour Clément Akpa de montrer de nouveau sa solidité et sa détermination, dans un stade chaud bouillant, vraisemblablement de nouveau à guichets fermés !

Article publié le 19 novembre 2024

Zoom sur … Sinaly Diomandé

À quelques heures du match contre ses anciens partenaires, voici l’occasion de mieux faire connaissance avec notre dernière recrue du mercato : Sinaly Diomandé !

Né le 9 avril 2001 à Yopougon en Côte d’Ivoire, Sinaly Diomandé est formé à l’Académie Jean-Marc Guillou à Abidjan puis intègre, en 2019, le Guidars Fc au Mali. Rapidement repéré, il signe son premier contrat professionnel avec l’Olympique Lyonnais en septembre de la même année, pour une durée initiale de 4 ans.

D’abord joueur en équipe réserve, en Nationale 2, avec laquelle il jouera 16 matchs de championnat et 2 de Youth League (avant l’interruption prématurée de la saison dûe au COVID), il sera appelé avec le groupe pro, lors de l’épopée des Lyonnais en Ligue des Champions. Il sera sur le banc lors des victoires contre la Juventus de Turin ainsi que Manchester City et lors de la défaite contre le Bayern de Munich (3-0). Malgré tout, il conserve sa place dans l’équipe première et fait ses tout premiers pas en Ligue 1 le 18 septembre, alors qu’il n’a que 19 ans, face à Nîmes (0-0). Il enchaîne au match suivant en connaissant sa première titularisation contre le FC Lorient, puis Monaco et St-Étienne.

En octobre 2020, il se fait appeler pour la première fois en sélection nationale où il rejoint son coéquipier de l’époque, Maxwell Cornet. D’abord contre la Belgique puis le Japon en match amical, il joue son premier match face à Madagascar comptant pour la qualification de la CAN 2021 (match nul 1-1).

En janvier 2021, il prolonge son contrat avec l’OL jusqu’en 2025. La saison 2021-2022 sera très compliqué pour le défenseur central qui subit une grosse blessure à la cheville, qui l’oblige à se faire opérer et à rester éloigner des terrains de nombreux mois, manquant également des matchs avec les Éléphants.

Crédit photo : Insta de Sinaly Diomandé

Au total, Sinaly aura joué 85 matchs avec l’OL, toutes compétitions confondues, avant de signer à l’AJA, le 30 août dernier. Depuis son arrivée, le droitier ne fait que monter en puissance, preuve en est de sa passe décisive lors de la victoire face à Brest et tout récemment de son but contre Reims, dimanche dernier. Le Lyonnais, comme il se fait appeler par ses coéquipiers auxerrois, retrouvera ses anciens collègues dans un stade Groupama à guichet fermé, avec pas moins de 1000 supporters icaunais venus encourager leur équipe. Avec déjà près de 80 matchs en Ligue 1 à son compteur, malgré ses 23 ans, Sinaly n’a pas fini de nous montrer l’étendu de son talent et de ses compétences sur le terrain !

Article publié le 26 octobre 2024

Zoom sur… Théo Bair

Entré en jeu samedi face à St Etienne à la place de Ki-Jana Hoever, Théo Bair a inscrit son premier but sous le maillot auxerrois. L’occasion de prendre le temps de retracer le paracours du plus canadien des Ajaïstes, arrivé en juillet sur les bords de l’Yonne.

Théolonius Alston Bradley Bair (connu sous le nom de Théo Bair) est né à Ottawa le 27 août 1999. Il découvre le soccer (football au Canada) dans des équipes de jeunes en passant par le Royal Ottawa, le Capital United ou bien encore le West Ottawa SC. En 2015, il rejoint le centre de formation des Whitecaps de Vancouver. Trois ans plus tard, il signe son premier contrat professionnel dans l’équipe première , en tant que Homeground Player (sorte de contrat passerelle entre le centre de formation et l’équipe professionnelle). Il fait ses débuts en MLS (Major League Soccer) lors de la saison 2019. Il joue son premier match le 25 mai, alors qu’il n’a que 19 ans., avec une entrée en jeu à la 71e minute et une victoire 2-1 contre Dallas. Le 10 août suivant il marque son premier but face aux Timbers de Portland, qui sera d’ailleurs élu plus beau but de la semaine !

Alors qu’il éprouve des difficultés à s’imposer au sein des Whitecaps, Théo se fait prêter à Hamarkameratene, D2 Norvégienne, en août 2021. Auteur de 4 buts en 17 matches de championnat, il participe à la remontée du club dans l’élite. De retour à Vancouver en 2022, il est transféré dans la foulée au Saint Johnstone FC, en Première Division Écossaise (Scottish Premiership), pour une durée originelle de 2 ans. Il joue 38 matches mais l’attaquant ne marquera qu’un seul but sous les couleurs bleu et blanc du club de Perth. L’année qui suit, en août, il rejoint un autre club écossais à savoir le Motherwell FC. Là bas, le géant attaquant canadien de 1.91m se révèle enfin ! Il gagne en rapidité, en solidité et en constance, et marque ainsi 15 buts et réalise 6 passes décisives (dont 13 buts et 5 passes décisives lors des cinq derniers mois).

Crédit Photo Insta Théo Bair

Coté international, Théo a expérimenté ses premières sélections avec les -20, en novembre 2018, lors du championnat de la CONCACAF (Championnat d’Amérique du Nord, Centrale et Caraïbe de football), marquant un but et réalisant deux passes décisives. Sa première convocation avec l’équipe A du Canada il la connaît en janvier 2020, après avoir fait un passage par l’équipe olympique des -23 (un but pour huit matches joués). Conte la Barbade en match amical le 7 janvier, il rentre à la 71e minute et marque son premier but en sélection. Après un passage à vide, il retrouve l’équipe nationale lors de la Copa America cet été. Il entrera notamment en jeu, lors du match contre l’Uruguay, comptant pour la troisième place, match perdu par le Canada aux tirs-aux-buts.

Fort de ces très bons résultats l’an passé au Motherwell FC, Théo est courtisé par l’AJA qui le fait signer pour 4 années. Notre nouveau numéro 9 a ainsi participé à six matches dont trois en tant que titulaires. Maintenant qu’il a débloqué son compteur but, on est en droit d’espérer que d’autres buts s’enchaineront rapidement !

Article publié le 08 octobre 2024