Page Twitter créée en 2019, @BrestOnAir rassemble près de 6700 abonnés. Mais comme ce sont encore eux qui en parlent le mieux, voici leur interview.
Bonne lecture à tous !
(degemer mat = bienvenu en breton)
TeamAJA : Bonjour @BrestOnAir , avant toutes choses, présentez-vous, vous et votre page, pour que nous puissions faire plus ample connaissance.
Brest On Air : Salut ! Brest On Air est un podcast créé en 2019, suite à la montée en L1. Ce projet est porté par trois supporters, Yann, Quentin et Fanch. Nous allions régulièrement au stade ensemble lors des années L2. Après les matchs, on avait pour habitude de manger ensemble. Lors de ces repas on débriefait les rencontres, on parlait du club, des joueurs, du mercato… et on avait souvent pensé à créer un podcast pour partager nos opinions. Finalement, nous avons profité de la montée en L1 pour nous lancer. Depuis 4 ans, nous avons produit pas mal de contenu. Je prends pour preuve la publication de 120 épisodes, entre podcasts, interviews de joueurs (beaucoup sont passés chez vous, Charbonnier, Bernard, Padovani…) épisodes bonus ou rétro. Nous avons également publié un web-magazine l’an passé et sommes parfois en live quand l’actualité le réclame. Nous échangeons aussi avec les supporters des clubs de toute la L1, toujours dans la bonne humeur et le respect.
TeamAJA : Jean Marc Furlan, qui a permis à nos deux clubs de retrouver l’élite, est un personnage, on va dire, clivant. Quelle image garde t’il auprès du peuple brestois ?
Brest On Air : L’image de JMF est toujours très très bonne ici à Brest. Elle l’est car il est parti sur la plus belle note possible : la montée en Ligue 1. Nous n’avons pas connu, comme vous ou les Strasbourgeois, de moments difficiles avec Jean-Marc Furlan. Il s’est remarquablement bien intégré à la ville et a toujours entretenu des bonnes relations avec les supporters brestois. Après, nous ne sommes pas dupes, c’est un excellent communicant. Pour autant, nous lui devons beaucoup. Il est parvenu à nous faire retrouver l’élite et nous lui en sommes très reconnaissants.
TeamAJA : C’est votre quatrième saison en L1 depuis votre remontée, celle de l’année dernière était porteuse d’espoirs avec votre 11ème place. Comment expliquez-vous les difficultés rencontrées depuis le début de l’exercice ?
Brest On Air : Les raisons sont plurielles. D’abord, un mercato globalement loupé. Outre Pierre-Lees Melou et, dans une moindre mesure, Madhi Camara, les recrues estivales n’apportent pas satisfaction : Slimani est déjà parti, Dembélé n’a pas le niveau d’un footballeur professionnel, Taïryk Arconte évolue avec l’équipe B, Achraf Dari (qui a affronté la France en Coupe du Monde avec le Maroc en demi-finale) joue très peu. Fadiga, dont le père a longtemps joué chez vous est prometteur mais reste trop tendre. Le mercato hivernal n’a pas été bien plus satisfaisant. Kenny Lala est une recrue de qualité mais Locko et Elis ne jouent quasiment pas alors que Loïc Rémy n’a pas encore été dans le groupe en raison d’une blessure. Ensuite, il y a eu, suite à la très belle saison dernière, un entêtement de la part de Michel Der Zakarian. Il a refusé de profils (Balogun ou le retour de Martin Satriano) pour imposer ses choix, comme Slimani et surtout la prolongation de Belaïli, sur lequel le club comptait alors qu’il s’agit d’un mec absolument pas fiable. Ce sont des choix qui ne ressemblent pas à l’ADN du club et qui pourraient nous couter cher en fin de saison. Nous avons ainsi réalisé une première partie de saison assez calamiteuse, bien loin de nos espérances pour cette saison. Enfin, certains joueurs, comme Franck Honorat, ont longtemps été en-deçà de leur véritable niveau. Honorat pensait partir en Bundesliga et il a eu beaucoup de mal à digérer son non-transfert.
TeamAJA : Vous avez donc changé d’entraîneur assez rapidement, comment l’avez-vous vécu sachant que c’est sous Michel Der Zacharian que vous faites votre meilleure saison ?
Brest On Air : À titre personnel, je suis reconnaissant à Michel Der Zakarian pour la saison passée. Terminer 11ème de L1 avec Brest, l’un des plus petits budgets du championnat, c’est indiscutablement une réussite. Ceci étant dit, j’étais très heureux de son départ car il ne s’est jamais véritablement fondu dans ce club si particulier. Humainement, ça n’a pas collé avec beaucoup de joueurs. Nous avons eu échos de ses méthodes de management parfois brutales et d’un vrai manque d’investissement à l’entraînement. Gregory Lorenzi a pris la bonne décision en se séparant de Der Zakarian. Depuis, ça va nettement mieux. Les statistiques d’Eric Roy sont bien plus en adéquation avec nos attentes.
TeamAJA : On voit que, pour les équipes en difficulté, le 12ème homme est important, comment définiriez-vous les supporters brestois ?
Brest On Air : Brest est un club assez anonyme en L1 pour le grand public. Pourtant, il mérite de l’intérêt. Déjà, c’est le club d’une ville et non d’une région. À côté de nous, il y a de très nombreux clubs pros (Lorient, Guingamp, Rennes, Nantes) et en N1 on retrouve Concarneau et Saint-Brieuc. Cela fait 7 clubs dans la même région. Cela limite forcément la rayonnement. Le public de Le Blé est un public fidèle, chauvin et qui sera vraiment déterminant dans la quête du maintien. Pour preuve, lorsque nous nous sommes inclinés 0-7 contre Montpellier en début de saison, les supporters ont chanté jusqu’à la dernière minute de la rencontre. Nous savons que nous sommes un petit club de L1, qui devra se battre pour se maintenir probablement jusqu’à la dernière journée. En ce sens, les supporters ne sont pas trop exigeants en termes de résultats mais ils le sont au sujet de l’attitude et la combativité des joueurs. À Brest, tu peux perdre un match contre plus fort que toi mais tu dois te dépouiller et tout donner pour essayer de le gagner. L’avantage du stade est que les gens sont très proches de la pelouse, cela apporte une ambiance assez particulière. Ça peut être chaud lors des matchs à gros enjeux.
TeamAJA : Parlons un peu du match qui va nous opposer, vous attendiez vous à jouer le maintien face à l’AJA vu notre début de saison ?
Brest On Air : Quand tu es supporter du Stade Brestois tu t’attends forcément à souffrir quand tu commences une saison en Ligue 1. Le club dispose l’un des plus petits budgets du championnat, des ressources financières et humaines limitées… il n’y a rien de surprenant à se retrouver dans une situation où tu joues pour te sauver, encore moins une année avec 4 descentes. Pour autant, au regard de la saison passée (11ème), on peut nourrir des regrets. On aurait aimé voir des progrès et on a un peu l’impression que cette saison est une saison de régression. Ce ne sera pas grave si l’on se sauve.
TeamAJA : Dans le mini championnat de 4 équipes qui nous concerne, et sans penser au résultat du dimanche 14 mai, qui, selon vous, est le candidat idéal pour la relégation ? Pourquoi?
Brest On Air : C’est très difficile de répondre à cette question. Sur le papier, je dirai que Nantes et Strasbourg sont au-dessus et devraient finalement se sauver. Pourtant, pour avoir vu Nantes à Le Blé cette semaine, s’ils jouent avec aussi peu d’engagement ils vont finir en L2. Strasbourg a des individualités à des postes clés qui feront la différence. Sels, Djiku, Sanson, Diallo, je ne suis pas du tout inquiet pour eux. Concernant Brest, le résultat contre Nantes a été un gros bol d’oxygène. On a notre destin entre nos mains. Il faudra croiser les doigts pour que Franck Honorat et Romain Del Castillo soient en bonne forme. Enfin, l’AJA me semblait être le candidat idéal sur le papier pour la descente mais le mercato hivernal ainsi que l’engouement qu’il semble y avoir autour de votre équipe me laisse à penser que vous avez toutes vos chances pour vous maintenir, n’en déplaise aux oracles de l’Équipe. Ce sera très serré jusqu’à la fin entre nos deux clubs. Je ne me prononcerai pas sur l’identité du dernier relégué. Franchement, tant que cette équipe ne joue pas en rouge, ça m’ira.
TeamAJA : Pour terminer, quel sera le résultat du match SB29 – AJA?
Brest On Air : Nous sommes en forme à domicile mais je pense que les deux équipes joueront avec l’idée principale de ne pas perdre. 0-0 pour moi, ce ne serait pas illogique puisque nous aurons deux bons gardiens sur la pelouse.
TeamAJA : Trugarez (merci) Brest On Air pour vos réponses. Je ne sais pas si un match nul ferait notre affaire dans cette course folle au maintien. Quoi qu’il en soit, on se retrouve bientôt au stade Francis Le Blé où le parcage auxerrois sera plein pour cette fête que devrait toujours être le football.
(Interview réalisée avant la 34ème journée)